Je n’oublierai jamais notre premier séjour à Istanbul.
Nous avions déniché un appartement en plein cœur de Cihangir avec une
extraordinaire vue sur le Bosphore. A tout instant de la journée, le charme de
cette vue opérait : le matin, les yeux encore embués de sommeil alors que le
quartier retentissait au son des cris des vendeurs ambulants, en dégustant
notre petit déjeuner inlassablement composé d’olives, de tomates, de
concombres, de fromage et de thé brûlant, le soir, quand tout devenait calme et
silencieux et que la lune était déjà très haut dans le ciel, en sirotant une
dernière bière bien fraîche au bord de la fenêtre.
Nous sommes des aventuriers du goût et quand nous
voyageons nous aimons chaque jour découvrir de nouveaux lieux où satisfaire
nos sens. Mais à Istanbul nous avons fait une exception. Deux ou trois jours
après notre arrivée, une amie nous a fait découvrir celui que l’on nomme
« le café de la mosquée verte ». Nous adorons cet endroit (célébré par
Dupuy et Berbérian dans leurs Carnets d’Istanbul). Quelques tables en plein
air, posées au pied d’une petite mosquée nichée en plein cœur de Cihangir, où
l’on se délecte de toutes sortes de kebab, soupe de lentilles subtilement citronnée et autres
lahmacun (fine galette de pain à peine recouverte d’un mélange de tomate,
poivron, oignon et persil bien relevé avec un tout petit peu de viande d’agneau
hachée) en s’abreuvant d’ayran maison (yaourt à boire salé - dont nous sommes
accros) ou de thé. La cuisine servie est simple, mais toujours fraîche et
savoureuse et, qui plus est, extrêmement bon marché. De plus, cette poignée de
tables est occupée par une clientèle de quartier très sympathique.
Expat’, journalistes, étudiants, ouvriers et retraités s’y côtoient en parfaite
harmonie. Enfin, on se trouve au carrefour de quatre rues très animées ce qui
donne une ambiance unique ou coups de klaxon tonitruants, bruits de freins et
autres noms d’oiseaux fusent.
Bref, tout ça pour vous raconter que nous sommes
devenus des inconditionnels de ce café, et qu'à chacun de nos passages nous
ne manquons pas d’y retourner. Le plus touchant c’est que, peu importe le nombre
de mois ou d’années qui espace nos visites, l’un des serveurs se souvient de
nous et nous accueille toujours avec une infinie gentillesse.
Au café de la mosquée verte, on ne sert pas la soupe
que je vais vous présenter, mais elle pourrait sans mal figurer sur leur carte.
Yogurtlu çorbasi
- 2 litres de bouillon de
votre choix (à l’exception du bœuf, peut-être un peu trop fort en goût pour
cette recette)
- 150g de riz basmati
préalablement rincé à l’eau claire
- 500g de yaourt (grec ou turc
idéalement, en tout cas il doit être le plus crémeux possible donc on oublie
les 0% et autres allégés. Et puis entre nous, ce n’est pas du vrai yaourt qui
va vous empêcher de rentrer dans votre jean préféré avant l’été !)
- 2 œufs
- Le jus d’un demi-citron
- 40g de beurre
- 1 cuillère à café de menthe
séchée
Dans une grande casserole, portez votre bouillon à
ébullition, ajoutez le riz et laissez frémir 15 minutes jusqu’à ce que ce
dernier soit tendre (mais pas ramolli). Réduisez le feu au minimum.
Pendant ce temps, fouettez le yaourt, les œufs et le
demi-jus de citron jusqu’à obtenir un mélange bien homogène. Incorporez-y une
louche de bouillon et versez la préparation ainsi obtenue dans la casserole
contenant le riz et le bouillon sans jamais cesser de remuer. Ajustez alors
l’assaisonnement en sel si cela vous semble nécessaire.
À ce stade de la recette, votre soupe ne doit
absolument jamais bouillir, sinon elle tournera.
Cuire encore 5 minutes.
Dans une poêle, faites fondre le beurre, ajoutez la
menthe. Déposez une cuillère à soupe de ce mélange sur chaque bol de soupe au
moment de servir.
Une simple salade de concombre assaisonnée de sel,
de menthe fraîche et d’un peu de citron sera le compagnon idéal de cette soupe.
Une salade chirazi ira aussi très bien.
Afiyet olsun ! (bon appétit en turc)
Si vous ne mangez pas tout le jour même - ce qui
m’étonnerait - vous pourrez tout à fait conserver la soupe au réfrigérateur 24
heures - mais pas plus - et la réchauffer en respectant toujours le même principe
de ne pas la faire bouillir.
Mmmm... je viens de préparer cette merveilleuse soupe ronde en saveur et fière de sa simplicité: un régal !! Merci pour l'idée Caroline djoon...
RépondreSupprimerNB: j'ai remplacé le beurre par de l'huile d'olives mêlée à la menthe finement hachée pour la touche finale avant de servir !!
on se rapproche de cette façon encore un peu plus d'un voyage en Anatolie...
Atilla djoon, ravie que la recette te plaise et te régale! Merci pour cette suggestion de voyage en Anatolie... Bir zamanlar Anadolu'da ;-)
Supprimerbah bah
RépondreSupprimerkheili khoobe Caro
afarin
xx
Merci Taha djoon!
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